déportation homosexuelle

Jeudi 28 avril 4 28 /04 /Avr 22:06

A la mémoire de Jean Le Bitoux
 
21 avril 2010





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Histoire d'une déportation évincée

Ces pages sont consacrées à un thème jusqu'à très récemment écarté des livres d'histoire, de la mémoire collective et de l'iconographie officielle de l'univers concentrationnaire, celui de la persécution par les nazis de centaines de milliers d'individus et de la mise à mort de dizaines de milliers d'entre eux en raison de leur seule orientation sexuelle.

Une gangrène sociale

Dans l'Allemagne nazie, le 8 mars 1933, les premiers camps de concentration ouvrent leurs portes. Berlin, qui était considéré comme la capitale de la liberté homosexuelle, devient le théâtre d'une active répression : les boîtes de nuit, les lieux de rencontre, les cafés et les bars homosexuels sont fermés, et les hommes qui les fréquentaient sont arrêtés, incarcérés ou déportés. Les nazis ont entrepris de purifier l'Allemagne de ce qu'ils considèrent comme une gangrène sociale.

Les homosexuels arrêtés pour infraction au paragraphe 175 du Code pénal allemand qui réprime les relations "contre nature" entre hommes sont soit incarcérés soit transférés vers des camps de concentration. Bon nombre d'entre eux sont placés en détention au terme d'une décision administrative et non judiciaire. Plus tard, une fois le régime installé, certains homosexuels découverts au sein de l'armée, de l'administration ou autres corps d'élite nazis seront exécutés sans autre forme de procès.

L'objectif des nazis n'est pas, comme dans le cas d'autres minorités, d'exterminer les homosexuels. Il s'agit fondamentalement de modifier par le chantage, la contrainte et la force si nécessaire le comportement d'asociaux incapables de procréer et susceptibles, parce qu'intrinsèquement corrupteurs, de détourner la jeunesse du Reich de sa mission "historique" : la guerre et la conquête d'un espace vital à l'Est.

Pour parvenir à cette fin, la science elle-même est mise à contribution. De nombreuses expériences "médicales", parmi lesquelles des castrations par exposition aux rayons X, des implantations de glandes synthétiques, seront effectuées sur les déportés homosexuels dans le but de les ramener à la normalité. En 1939, le Reichsführer S.S. Heinrich Himmler, principal artisan de la chasse aux "invertis", autorise les commandants de camp à faire pratiquer des castrations sur les détenus homosexuels. Beaucoup mourront des suites de ces interventions.

Triangles roses

Dans les camps nazis, les déportés homosexuels doivent porter un triangle rose, pointe tournée vers le bas, qui les identifie comme tels. La hiérarchie concentrationnaire les place au plus bas de l'échelle sociale des camps, ce qui ne leur permet guère d'entretenir des relations d'entraide avec les autres déportés et d'améliorer ainsi leurs chances de survie. Victimes expiatoires toutes désignées puisque déjà mises au ban de la société non carcérale, les homosexuels sont, à l'instar des Tziganes, astreints aux travaux les plus durs et les plus dégradants. De fait, statistiquement, le taux de mortalité de ces déportés figure parmi les plus élevés des camps.

A la fin de l'année 1944, les premiers camps sont libérés par les Alliés. L'extrême confusion qui règne alors en Europe et l'amalgame fait autour du phénomène concentrationnaire laissent présager des difficultés auxquelles les déportés homosexuels vont être confrontés pour faire admettre leur statut de victimes du nazisme. Pour beaucoup d'entre eux, en effet, le retour à la liberté s'accompagne d'une autocensure justifiée par une législation hostile toujours en vigueur (parfois héritée des régimes totalitaires tout juste défunts, comme en France) et la difficulté sociale, familiale ou professionnelle de divulguer le motif véritable de leur déportation.

Une question "qui n'existe pas"

Après la guerre, la très grande majorité des déportés homosexuels a disparu dans l'anonymat. L'absence de reconnaissance officielle de cette déportation spécifique, l'absence jusque dans les années soixante-dix d'un militantisme homosexuel constitué, le silence des intellectuels et le peu d'intérêt des chercheurs et des historiens pour "une question qui n'existe pas" ont longtemps occulté une réalité qui s'est peu à peu estompée dans la mémoire collective.

En France, en 1982, Pierre Seel, confronté une nouvelle fois à l'homophobie des institutions, décide de "rompre le silence" et de témoigner de sa douloureuse expérience de déporté homosexuel. Trente ans après les faits, sous le pseudonyme d'Heinz Heger, un Autrichien avait décrit lui aussi "l'envers de la légende des camps" dans un livre qui remettait en question la vision traditionnelle de la déportation.

Quelques mois plus tôt, "Bent", une pièce écrite par Martin Sherman, juif et homosexuel, avait abordé pour la première fois sur la scène d'un théâtre londonien les tortures infligées à ces deux minorités. Jouée à Broadway et à Paris, la pièce montre une réalité jusqu'alors écartée de l'iconographie officielle des camps de déportés.

Alors quel souvenir entretient-on aujourd'hui ?

Les déportés se fondent-ils tous dans un même creuset de souffrance et de persécution ? Sont-ils tous également victimes d'une même barbarie ou, comme le souligne un philosophe, "subsiste-t-il entre les différentes catégories de détenus quelque chose de la structure totalitaire de ce qu'étaient les camps de concentration nazis ?".

Pendant des années, les homosexuels qui souhaitaient rendre hommage à leurs aînés morts en déportation ont été tenus à l'écart des manifestations officielles. A plusieurs occasions, leurs gerbes ont même été piétinées par des délégations d'anciens déportés. Aujourd'hui encore, lors des commémorations de la Journée nationale du souvenir, les associations homosexuelles doivent, dans le meilleur des cas et à quelques exceptions près, se contenter d'un mince strapontin. Leurs dépôts de gerbe sont le plus souvent dissociés de la cérémonie principale. A Paris, cette cérémonie "subalterne" n'est autorisée qu'après le départ des invités officiels, des représentants des autorités et de la Garde républicaine...

Une déportation ignominieuse

De nombreuses associations militent aujourd'hui dans le monde pour que les mêmes raisons homophobes n'emportent pas à tout jamais le témoignage des oubliés de l'Histoire que sont les déportés homosexuels. Parallèlement, des chercheurs, des historiens ont exhumé des archives et des documents, et avancé des chiffres. Selon le United States Holocaust Memorial de Washington, le nombre total des homosexuels arrêtés entre 1933 et 1945 se situe entre quatre-vingt-dix mille et cent mille. Dix à quinze mille d'entre eux ont péri dans l'univers carcéral et concentrationnaire nazi. Ces chiffres, bien évidemment, ne sont que des estimations.

Les déportés homosexuels qui sont rentrés des camps ont, quant à eux, gardé le silence. Faut-il considérer comme digne de mémoire et de respect la déportation des uns et comme ignominieuse la déportation des autres ?

Le silence qui entoure la déportation des homosexuels, comme celle des Tziganes, des francs-maçons, des malades mentaux, des handicapés, des témoins de Jéhovah, peut laisser croire à une approbation tacite, et cette désagréable impression demeurera tant que persistera cette occultation sélective de la mémoire officielle qui continue d'imposer l'indifférence.

Aujourd'hui, les travaux menés sur la déportation homosexuelle ne doivent pas servir à dresser une comptabilité répertoriant les déportés par catégorie, à hiérarchiser les victimes en fonction de leur nombre ou de leur spécificité. L'oeuvre de mémoire doit être collective, ouverte, indivisible.

A l'aube d'un millénaire qui voit renaître les passions nationalistes, les discours d'exclusion, les actes homophobes et les appels à l'intolérance, il est indispensable de rappeler ce qui a été, de ne laisser subsister aucune zone d'ombre d'où germeront les futures entreprises maléfiques issues de notre aveuglement.

Les auteurs du site, mars 1999
Par FBI (France Bisexualité Info) - Publié dans : déportation homosexuelle
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Jeudi 28 avril 4 28 /04 /Avr 22:04
Mémorial de la Déportation Homosexuelle
Bienvenue sur le site de l'association
"Mémorial de la Déportation Homosexuelle".
  • Notre association milite en faveur de la reconnaissance par l'Etat français de la déportation de personnes pour motif d'homosexualité à partir du territoire français durant la Seconde Guerre Mondiale.
  • L'association a récemment publié unebrochure biographique en mémoire de Magnus Hirschfeld, mort il y a 75 ans cette année, dont l'action militante pionnière au début du siècle fut la base de tout le mouvement homosexuel du XXème siècle.
  • nouveau: A la suite du décès de Jean Le Bitoux, président fondateur du MDH,nous avons publié un livre-témoignagedes acteurs LGBT français allant des années 70 à aujourd'hui.

http://www.deportation-homosexuelle.blogspot.com/

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Jeudi 28 avril 4 28 /04 /Avr 22:02

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LES "OUBLIE(E)S" DE LA MÉMOIRE
Association Civile Homosexuelle du Devoir de Mémoire

25 septembre 2010 - plaque inaugurée dans l'ancien camp de Natzweiler-Struthof
Photo Les "Oublié(e)s" de la Mémoire/Yveline Ravel (droits réservés)

Les «Oublie-e-s» de la Mémoire, association mémorielle nationale, reconnue par les institutions, œuvre à la connaissance de la déportation pour motif d’homosexualité et sa reconnaissance par la France . Résolument ancrée dans le présent, notre démarche se traduit également au quotidien par la lutte solidaire contre toutes discriminations, notamment celles envers les personnes autrefois persécutées par le régime nazi. Notre action vise les autorités publiques et éducatives ainsi que les acteurs du monde L.G.B.T. (lesbien, gay, bi et trans), de la Déportation et de la Mémoire.

 

«Dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel... 
Nous ne pouvons la comprendre. 
Mais nous pouvons et devons comprendre d'où elle est issue, 
et nous tenir sur nos gardes. 
Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire, 
parce que ce qui est arrivé peut recommencer.»

Primo LÉVI (1919-1987) 
déporté juif italien à Auschwitz «Si c'est un homme»

«Rechercher la vérité, la comprendre, 
la dire, afin de ne pas subir 
la loi du mensonge qui passe.»


Jean JAURÈS (1859-1914) 
homme politique français

http://www.devoiretmemoire.org/

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Lundi 25 avril 1 25 /04 /Avr 22:08

, a reçu la Légion d'honneur.

Les déportés homosexuels honorés

Les déportés homosexuels honorés

25 avril 2011 | 10:13


Un triangle rose cousu sur les habits. C'est ainsi que les nazis cataloguaient et identifiaient les homosexuels, souvent condamnés à la déportation vers les camps d'extermination. Rudolf Brazda a fait partie de ces déportés et c'est en tant que symbole de cette discrimination qu'il a reçu dimanche la Légion d'Honneur.

32 mois d'enfer à Buchenwald

Inscrit sur la promotion de Pâques de la Légion d'honneur, Rudolf Brazda, 97 ans, est a priori le dernier survivant des victimes du nazisme qui furent déportées à cause de leur homosexualité. Il a survécu à 32 mois d'enfer à Buchenwald entre 1942 et 1945.

Mais il n'a commencé à témoigner sur son expérience de déporté qu'en 2008, à l'occasion de l'inauguration d'un monument en mémoire des "Triangles roses" au coeur de Berlin. Il s'était manifesté après avoir lu dans la presse que, selon les porteurs du projet, ce drame ne comptait plus de survivant. Depuis, le nonagénaire a multiplié les témoignages auprès du grand public et notamment des jeunes générations.

"Un pas supplémentaire dans la reconnaissance"

Il a été nommé sur le contingent du Premier ministre, a précisé Philippe Couillet, président de l'association "Les oubliés de la Mémoire", qui milite pour la reconnaissance des souffrances des "triangles roses". Cette distinction "marque un pas supplémentaire dans la reconnaissance par la nation de la déportation homosexuelle", s'est réjoui Philippe Couillet.

"Il tient à se mettre sur un pied d'égalité avec les normaux", témoign

 

http://m.sfr.fr/home/u/news/c/filinfo/a/urn:pwpid:512785/article-news-cat.html

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